Mon expérience de woofing en Hongrie
Ce texte avait été écrit en Mai 2018, quelques heures après mon expérience de woofing.
Hello, Hola, Salut, Hallo, Szia, Ciao !
Je vais essayer d’être concis, mais il y a tellement de choses à dire sur ce sujet. L’article est divisé en trois parties : le contexte, mon émerveillement devant les choses, ce que j’en ai retiré… et ensuite une petite conclusion.
Avant tout, je voulais remercier les personnes qui ont rendu cette expérience possible – ceux qui m’ont inspiré avant ledit voyage, ceux qui m’ont encouragé, ainsi que les formidables personnes que j’ai rencontrées en Hongrie. Je n’ai pas beaucoup parlé de cette expérience avant de la vivre effectivement, mais la plupart d’entre vous savait que je finirais par goûter à ce genre de voyage. J’ai finalement expérimenté cette manière de voyager qui me tentait depuis des années.
Contexte
Pour ceux qui se demandaient ce que j’ai pu faire pendant dix jours dans un village du Sud de la Hongrie, voici l’histoire 🙂
Les principales activités consistaient en jardiner, désherber, passer du temps avec les plantes, nourrir les animaux, conditionner les produits récoltés et quelques travaux ménagers qui pouvaient être de la construction ou du rangement. Ces activités font partie intégrante de l’essence du WWOOFing, dans laquelle vous vous retrouvez au sein d’une ferme organique et aidez à accomplir des tâches quotidiennes, en échange d’être logé et nourri par le propriétaire. WWOOF veut dire en anglais : WorldWide Opportunities on Organic Farms.
J’ai donc été volontaire dans une famille (chez Cara, avec son fils Morné et sa fille Carey) dans une ville dénommée Kaposhomok, un petit trésor caché dans la campagne du sud de la Hongrie. Ils possèdent un très beau jardin, énorme, plein de plantes et de légumes (permaculture) et une ferme avec des animaux, qui leur permet de couvrir une bonne partie de leurs besoins annuels en nourriture. Cara tient également une boutique en ligne d’antiquités (qu’elle appelle The Salubrious Project).
Ce qui m’a émerveillé
Vous savez tous comme je peux être facilement fasciné par les choses. Je vous liste donc ici quelques petites choses qui m’ont vraiment émerveillé pendant ces quelques jours (il n’y a pas d’ordre de préférence 😉 )
Traire les chèvres : C’était complètement nouveau pour moi. C’est une manière d’approcher les animaux et de mieux les comprendre dans leurs sentiments et leur relation aux autres (hommes ou animaux). Nous collections du lait pour boire ou pour faire du fromage.
Rencontrer des personnes locales : Un de mes critères de choix était le lieu (Europe de l’Est). Je l’ai choisi de façon à m’ouvrir à une culture, riche et différente, que je ne connaissais à peine. Aussi, ne pas parler la langue locale était important. J’ai ainsi pu me rendre compte à quel point l’on pouvait communiquer de manière profonde, rien qu’en utilisant des gestes, le cœur et le sourire – c’était merveilleux. Lorsque je marchais dans la rue, je sentais des regards suspicieux tournés vers moi. Mais lorsque je les abordais, j’avais l’impression que les barrières tombaient et je sentais de la sincérité dans leur accueil.
Rencontrer d’autres volontaires : Lorsque je suis arrivé à Kaposhomok, j’ai partagé quelques heures avec un couple de français [les deux crapahuteurs, lien en fin d’e-mail]. C’était leur dernier jour et ils repartaient pour continuer leur tour du monde en auto-stop, pour promouvoir la permaculture et les manières alternatives de voyager. Leur voyage est tellement inspirant !
J’ai également été ravi d’avoir Jana comme autre volontaire à mes côtés. Nous avions pu partager des tâches dans le jardin ou à la cuisine, ainsi que faire de la réparation de vélos et des petites escapades dans les environs, observer les animaux, etc.
A côté de cela, Cara nous racontait parfois des histoires d’autres volontaires qui viennent partager leur savoir ou de Sonia, cette fille qui a réorganisé la cuisine avec façon spirituelle. Toutes ces diverses rencontres ou histoires m’ont permis de m’ouvrir un peu plus à d’autres choses, et il y a encore tant de choses à découvrir.
Cuisiner : Cara nous a préparé de délicieux déjeuners végétariens qui récompensaient nos efforts consentis pendant la matinée. Nous-mêmes, en tant que volontaires, mettions aussi la main à la pâte. C’était l’occasion de découvrir tout une foultitude d’herbes et d’épices du jardin ou d’ailleurs. Après de tels efforts, le repas avait vraiment une saveur particulière… et quand il s’agit de manger, vous connaissez bien mon bonheur 🙂 Avec Jana, nous mangions tellement que nous avions eu le droit au surnom de « dustbins » !
Composer avec les herbes : Certains d’entre vous le savent, je suis allergique au pollen et à la poussière, et j’ai le rhume des foins. Un jour de printemps normal, j’aurais accouru dans une pharmacie acheter de l’antihistaminiques. Pendant le séjour, on m’a appris à utiliser les herbes comme médication pour calmer les allergies. J’ai testé. Cela ne m’avait pas empêché d’éternuer cinquante fois par jour, mais ça a quand même produit quelques effets ! J’ai peut-être trouvé quelque chose pour me soigner sur le long terme, de manière naturelle. A explorer…
Les enfants : J’ai passé un super moment avec les enfants de Cara. Des petits garnements super énergiques, jamais fatigués, et j’ai appris d’eux. A côté de cela, ils étaient tellement attendrissants (ai-je déjà dit cela une seule fois à propos d’enfants ??). Je crois qu’ils m’ont permis de mieux comprendre l’enfant qui était encore en moi. En outre, en tant qu’adulte, ça me permet de voir les choses différemment, en gardant cet œil d’enfant. Dans les rêves ou dans les relations.
Et il y a eu de nombreuses autres choses. En particulier, l’attente de la pluie qui mettrait fin à la sècheresse, le temps en suspens lors de l’observation d’oiseaux, la beauté des couchers de soleil, et cette fascination qui n’en finit jamais pour les voyages (oui, car c’est quelque chose que de prendre le train dans la campagne de Hongrie… !)
Les bienfaits
Tout cet émerveillement s’ensuit de bienfaits.
J’ai vraiment été ravi d’avoir eu cette chance de me reconnecter avec la nature, de prendre la mesure du temps et d’apprécier chaque minute écoulée, qu’il s’agisse en travaillant dans le jardin ou pendant les moments « libres ». En effet, nous terminions chaque jour à 14 heures, et avions ainsi des après-midis totalement libres pour profiter d’une certaine forme de liberté, notamment pour lire, se détendre, mais aussi pour marcher dans la ville ou dans la forêt. Cela me maintenait hors des écrans et nous nous occupions sans regarder la montre. Il n’y avait AUCUNE urgence de temps.
J’ai adoré passer du temps avec les animaux. Ce sont des créatures tellement merveilleuses et elles méritent d’être mieux comprises. Je me suis vraiment amusé avec les animaux – en les observant, en jouant avec eux, en prenant le temps de comprendre leurs expressions faciales. C’est drôle de se dire que nous, les humains, ne sommes qu’une espèce parmi des millions.
J’ai aussi apprécié la liberté que nous avions, de prendre le vélo et me déplacer d’un village à un autre, à travers les routes de campagne, pour observer les insectes, les escargots, les grenouilles et les oiseaux. Ecouter les abeilles bourdonner a été tellement extraordinaire. L’arrière du jardin menait à une forêt, et malgré les nombreuses piqûres de moustiques, j’ai été content d’écouter le silence qui régnait dans cette forêt et d’observer les biches ou autres animaux qui approchaient.
De manière surprenante, j’étais plutôt content de participer aux tâches ménagères. Cette sensation a sans doute été renforcée par le fait que tout le monde soit volontaire et généreux. Les partages de connaissances étaient aussi une pratique importante, de même que l’écoute des autres avec empathie. Il y a toujours quelque chose à apprendre de l’autre.
Enfin, ma passion de capturer la beauté du moment, que ce soit en tant que photographe ou en utilisant ma mémoire, est restée intacte. J’espère qu’un jour, je pourrai faire des documentaires.
La suite et les conclusions
Ce fut une expérience très positive. Ceci est peut-être du au fait que c’est quelque chose de nouveau et que cela me coupait de ma routine. Peut-être que cela me permettait de me tenir éloigné des écrans ou de la folie des grandes villes. Peut-être que je savais que c’était simplement temporaire et que je savais que je retrouverais une vie normale après quelques jours…
Dans tous les cas, ça a été gratifiant de considérer les choses avec un angle différent. Enormément de découvertes. Et j’aimerais reproduire ce genre d’expérience, pour avoir un œil plus aiguisé sur ce qui peut se passer autour de moi, hors du bureau et des villes où tout va trop vite. Cela me permet aussi de mieux me connaître. Est-ce que je le ferais autrement, sous un autre format ? Un séjour plus long ? Dans d’autres pays ? Est-ce que je recherche ce genre de tâches ou d’autres ? Est-ce que je le fais avec un objectif en mire ?
Cette expérience rassemble les trois vecteurs qui me guident depuis longtemps – nature, sport et voyages (tout en étant curieux de n’importe quoi, et en regardant la beauté dans tous les angles). J’ai envie de continuer à mieux comprendre le monde, les cultures, les personnes… Cette expérience a été un pas en avant dans mon accomplissement personnel, et je vais continuer à explorer dans cette direction.
Aussi, ce texte est un résumé de mon expérience, « à chaud ». Je le relirai dans quelques mois pour voir si mon état d’esprit changera d’ici là.
Et maintenant, retournons à la vie normale. Mais attendez… qu’est-ce que la vie normale ?
Album photo – Clichés du séjour sur Flickr – https://flic.kr/s/aHskBdCPpC
Liens vers la page des deux crapahuteurs et la page Facebook de Cara :
2 Comments
Join the discussion and tell us your opinion.
Wow what a beautiful et enrichissante expérience !
En regardant la page de la ferme theyr harvest looks gorgeous and les enfants de ton hôte semblent vraiment adorables et rigolos ^^
Dans les yeux du coq hongrois se lit la fierté d’être sur ton site ; )
Bonjour je suis tombé sur ton site en cherchant sur Internet des expériences de Woofing en Hongrie, car j’aimerais que le centre d’accueil de mon cousin pour des familles en difficulté, puisse recevoir un coup de main durable. Toutes sortes de projets humains et d’économie locale doivent y être consolidés en harmonie avec la nature et l’esprit de Taizé.
Ton témoignage m’a touché et ce sont des personnes comme toi avec une richesse intérieure et une capacité d’émerveillement qui font naître et s’épanouir des entreprises comme celle de mon cousin. Il serait ravi de te recevoir si un jour tu passes par Máriakéménd.